Hyam Yared

Tout est halluciné

Justine erwacht mit fünf Jahren aus dem Koma und kann sich an nichts erinnern. Ihre Fragen nach der Ursache der tragischen Ereignisse, die zu dieser über längere Zeit bestehenden Bewusstlosigkeit geführt hatten, bleiben unbeantwortet. Ihr Vater beraubt Justine ihrer Vergangenheit und somit ihrer selbst. Er manipuliert sie auf das Ärgste. Es gibt zwei Wörter, die zuhause nicht auszusprechen erlaubt sind: Mutter und Libanon. Ihr Vater bringt diese Wörter sprichwörtlich nicht über seine Lippen. Er versucht Justines Denken und Fühlen vollumfassend zu kontrollieren, indem er ihr die Sprache ihrer Umgebung, das Arabische, vorenthält. So unterhält er sich mit Justine nur in Alt-Griechisch und schickt sie auf die französische Schule. Sie leben in Kairo, jedoch ohne sich in dieser Stadt zu integrieren. Der Vater, von Beruf Ikonenrestaurator bewegt sich isoliert in einer Wahnwelt, genährt von der Überzeugung, dass das byzantinische Reich wieder installiert werden muss. Er ist überzeugt, dass die Schwächung des Christentums und die damit ermöglichte Islamisierung des Orients mit der Aufklärung und dem kapitalistischen Denken einhergeht. Mit ausschweifenden historischen Begründungen bedrängt er Justine und will ihr seine Gedankenwelt aufzwingen. Doch sie ordnet sich nicht unter, sondern beginnt im Laufe ihres Erwachsenwerdens sich die verschiedensten Szenarien selber auszudenken, unterstützt durch die Literatur, die sie heimlich verschlingt. Wie eine Kriminalistin versucht sie sich vorzustellen, was wohl passiert ist, was mit ihrer Mutter geschehen ist. Dank ihrer Schulfreundinnen und -freunde, lernt Justine sich gedanklich, dann aber auch emotional zu emanzipieren. Es ist diese Gemeinschaft und später die Gemeinschaft, die sie in Beirut findet, die sie bestärkt, ihr Schicksal in ihre eigene Hände zu nehmen. Hyam Yared hebt in Tout est halluciné hervor, dass der einzelne Mensch erst im Austausch mit seinen Mitmenschen wahrhaftig wird.

Die Leserin und der Leser kommt nicht umhin eine Analogie zwischen der Hauptfigur Justine und dem Libanon zu ziehen. Justine wendet sich zunächst von der Realität ab, indem sie schreibt; und der Libanon richtet sich in der politischen Leere ein, um sich nicht den anzupackenden Schwierigkeiten stellen zu müssen. Der letztere scheint sich in dieser Amnesie zu verlieren, während Justine langsam, aber sicher ihre Sprache wieder erlangt und somit auch ihre Autonomie.

Ein in seiner Komplexität bestechender und überwältigender Roman. Er eröffnet eine intime Annäherung an eine mögliche Identität, nämlich die Levantinische, die durch ihre Pluralität überzeugt und einen hoffnungsvollen Weg für eine krisengeschüttelte Region bietet. ap

Klappentext:

Justine est née une deuxième fois à l'âge de cinq ans, au sortir d'un coma qui l'a laissée amnésique. Dans la poussière et le vacarme du Caire, pour l'aider à reconstituer ses souvenirs, elle ne peut pas compter sur son père, qui préfère lui réciter en français des versets des Evangiles, pleurer des siècles plus tard la chute de l'empire chrétien d'Orient, et qui refuse, que ce soit en français ou en arabe, de prononcer certains mots, parmi lesquels "mère" et "Liban" – leur pays d'origine. Justine devra combler elle-même les blancs du langage paternel, qui sont aussi ceux de son existence. Cette mère dont l'absence prend tant de place, ce pays ravagé autrefois berceau de tant d'espoirs. Ainsi mesurera-t-elle, comme en écho à ses propres aspirations à la liberté, combien d'illusions brisées jalonnent l'histoire du Moyen-Orient. Des rêves d'émancipation aux violences les plus absurdes, de la Grande Syrie laïque d'Antoun Saadé aux ruines de Beyrouth, il lui faudra découvrir ce que les armes et les ceintures d'explosifs auront coûté à sa propre enfance pour espérer trouver un jour sa place dans le chaos du monde.

Über die Autorin / über den Autor:

Hyam Yared est née en 1975 à Beyrouth où elle a étudié la sociologie à l'USJ (Université Saint-Joseph de Beyrouth). Elle est aujourd'hui présidente de l'association culturelle "Centre PEN Liban", qui défend la liberté d'expression, lutte contre toute forme de censure et promeut la littérature libanaise. Poète et nouvelliste, elle a publié trois recueils de poésie dont Reflets de lune (Dar An-Nahar, Beyrouth, 2001), Blessures de l'eau (Dar An-Nahar, Beyrouth, 2004) et Naître si mourir (L'’idée bleue, 2008), qui lui ont valu une reconnaissance critique et de nombreuses invitations dans des festivals de poésie, notamment au Canada, au Portugal, au Mexique et en Suède. En 2006, son premier roman, L'Armoire des ombres, paraît chez Sabine Wespieser éditeur. Hyam Yared y explore une thématique qui lui est chère et qui imprègne toute son œuvre, celle de la condition de la femme et de son identité dans les sociétés orientales. Dans Sous la tonnelle (Sabine Wespieser éditeur, 2009), elle évoque de façon saisissante, à travers le souvenir de sa grand-mère disparue, la guerre du Liban. Son œuvre romanesque a été distinguée par plusieurs prix (sélection du prix Ulysse 2007 et prix France-Liban 2007 pour L'Armoire des ombres; prix Phénix 2009 et prix Richelieu de la Francophonie 2011 pour Sous la tonnelle). Son troisième roman, La Malédiction, a été publié en 2012 aux Éditions de l'Équateur.

Preis: CHF 35.60
Sprache: Französisch
Art: Broschiertes Buch
Erschienen: 2016
Verlag: Fayard
ISBN: 978-2-213-69928-8
Masse: 437 S.

zurück